Les sensations au guidon, vous adorez ça. Chaque année, vous n’avez qu’une hâte que les beaux jours arrivent. Vous participez à toutes les balades qui vous sont proposées. Vous suivez avec bonheur votre moitié ou un proche. Toujours est-il que l’audace de l’exploratrice Melusine Mallender vous émerveille : voyager seule vous fait rêver. Ce désir demeure dans un coin de votre tête, car vous vous résignez avant même d’essayer ? À l’idée de partir en solitaire, les frissons de crainte l’emportent sur ceux d’excitation ? Inversez la tendance ! Découvrez comment entreprendre une telle aventure et ses bienfaits. Vous êtes avertie : votre appétit d’évasion va s’amplifier et vous serez prête à sortir de votre zone de confort. Regards croisés entre une motarde partie seule en voyage après 13 ans d’expérience et Julie, partie pour 1 mois de roadtrip avec sa ER-5 et 6 mois de permis.

Préparer son départ en road trip seule

Travaillez votre état d’esprit

Si vous avez cette envie, suivez-la ! La frousse s’en mêle ? Chassez vos croyances limitantes. La peur est souvent véhiculée par des préjugés. Rares sont les femmes qui ne sont jamais questionnées sur leur légitimité, leurs capacités physiques face au poids d’un gros cube, leur place dans cet univers majoritairement masculin… Prendre conscience de ses idées reçues permet déjà d’avancer. Nous, la gent féminine, avons généralement tendance à nous mettre une pression excessive ou à avoir des attentes démesurées. Or, avec une telle aventure, vous gagnerez en confiance en vous. Écoutez votre soif de voyage et faites-vous plaisir ! Facile à dire ? Alors, domptez vos inquiétudes en vous préparant, de votre pilotage à vos bagages.
« Aller dans sa zone d’inconfort pour permettre qu’elle devienne confortable. » Julie

Améliorez la confiance en votre pilotage

Pour que votre conduite évolue, surpassez vos propres limites petit à petit. Lancez-vous des défis raisonnables. Si par exemple vous avez l’habitude de rouler exclusivement en groupe, réalisez un premier trajet, pourquoi pas connu, sans aucune compagnie. Une ou deux balades apaiseront suffisamment certaines pour voyager en solo. D’autres motardes auront besoin de plus d’expérience avant de se lancer. À chacune son rythme ! Vous pouvez augmenter au fur et à mesure l’enjeu de votre périple, quel qu’il soit. Votre itinéraire progressera en longueur et en technicité. Le chemin parcouru (c’est le cas de le dire) vous remplira de fierté ! Si votre entourage tente de vous dissuader, ils ont sûrement peur pour vous. C’est louable, en revanche, cela reste votre vie ! Acceptez leurs remarques et faites comme Julie : écoutez-vous ! « Il n’y a qu’un seul moyen d’apprendre c’est d’y aller. »

un roadster en voyage en Europe, véhicule idéal

 

Planifiez l’essentiel

Vous pourrez vous laisser porter par l’aventure, mais une préparation minimale est recommandée. Savoir sangler les bagages sur sa moto et connaître les équipements pratiques vous feront gagner du temps et de l’énergie. Vous trouverez quelques suggestions d’organisation de bagagerie dans cet article. De plus, informez-vous sur votre destination, surtout si vous traversez une ou plusieurs frontières. Renseignez-vous sur la législation si vous optez pour du bivouac ou du camping sauvage. Enfin, planifiez une heure supplémentaire chaque jour pour de l’imprévu ou simplement flâner.


Accueillir les difficultés

L’appréhension des péripéties représente une considérable objection au voyage en solitaire. Pourtant, ces contrariétés donnent à apprendre en les bravant. Si vous rencontrez un souci, gardez en mémoire qu’une solution existe. Conservez votre calme et mobilisez vos ressources. Vous pourrez résoudre le problème seule ou trouver de l’aide au besoin. Je vous rassure : les accrocs restent peu fréquents ! Cependant, mieux vaut prévenir que guérir.

En cas de chute

Sachez qu’aucun motard n’est à l’abri d’une chute à l’arrêt. Avec des véhicules chargés pouvant avoisiner les 350 kilos, même les plus grands et costauds redoutent ce moment. Un dévers insoupçonné et votre monture se retrouve « bêtement » à terre ? Le stress suscitera une telle impulsion que vous parviendrez sûrement à relever votre deux-roues ! C’est arrivé à Julie. À force d’obstination, elle a réussi à relever sa moto puis à la redémarrer à la poussette dans une pente, alors qu’elle ne l’avait jamais fait. « Il y a toujours une issue. » dit-elle. À défaut, quelqu’un finit toujours par passer (plus ou moins tôt selon le contexte) pour prêter main forte.

Voici comment anticiper le risque d’accident :

  • L’équipement constitue votre unique armure ! C’est pourquoi tous les pantalons et les vestes 2MileSix répondent à des critères de protection élevés.
  •  L’application Liberty Rider, en plus de servir de GPS, se veut sécurisante. La plateforme tente de vous joindre en cas de détection de chute. Sans nouvelles de votre part, les secours sont dépêchés.
  • Conserver sur soi ses informations médicales aidera les intervenants.
  • Pour un séjour en Europe, commandez votre carte européenne d’assurance maladie, comptez un mois de délai.
  • Une trousse d’urgence suffira en cas de blessure superficielle ou de bobos du quotidien.

Le coup de la panne

L’éventualité d’un incident mécanique subsiste. Mes préconisations pour y faire face :

    • Une vérification de l’état de votre moto s’impose avant le départ. Indispensable, elle comporte les niveaux, la tension de chaîne, la pression des pneus, etc.
    • Quelques outils basiques pallient les minimes déboires techniques. Pensez à emporter ceux dont vous savez vous servir.
    • En cas d’écueil sévère, même un bricoleur d’élite compose le numéro de l’assistance…
    • Concernant le carburant, ne jouez pas avec la réserve. Une simple déviation engendre une panne sèche, particulièrement en montagne et dans les lieux isolés.
    • Les plafonds bancaires peuvent être rapidement franchis lors d’un road-trip. Détenir une deuxième carte bleue ou quelques billets vous garantit de continuer votre trajectoire.

      gazz en grand sur les promotions. femme roulant à moto « Quoi qu’il arrive, il y aura des imprévus et quand je vais être face à ces imprévus, je vais apprendre à gérer ces aléas du voyage. Ce que j’aime dans le fait de voyager seule, ce sont toutes les opportunités de me prouver que je suis capable de gérer l’inconnu. » Julie insiste sur le sentiment d’émancipation qu’elle ressent lorsqu’elle a su gérer un incident. Et vous aurez également des histoires et anecdotes à raconter.


      Goûter à la sensation de liberté et gagner en expérience

      Maintenant que nous avons devancé les mauvaises surprises, place au bonheur et aux réjouissances ! En solo, vous n’avez pas à attendre la disponibilité d’un compagnon de route. Autre intérêt, vous vous orientez complètement au gré de vos envies. Vous choisissez la région et maîtrisez le tracé, le rythme de roulage, les visites… En résumé, vous êtes libre ! Libre de faire une grasse matinée. Libre de tourner à gauche, alors que le GPS indique à droite ! Libre de vous arrêter prendre une photo du paysage ! Libre de passer la nuit en bivouac le long de cette rivière si vous avez des affaires de camping.

      voyager seule à moto est un défi à relever

      Point de vigilance : préservez-vous une fois lancée ! Même si vous roulez à un bon rythme en groupe, là, vous ouvrez la route en permanence, vous êtes donc deux fois plus attentive et prenez toutes les décisions seule. La fatigue s’en ressentira. Veillez à multiplier les pauses avant d’atteindre votre seuil d’épuisement. Au fil des sorties, vous pilotez avec davantage d’aisance et de naturel. Mais ce n’est pas tout ! Vous en apprendrez sur vous et sur votre matériel. Vous serez en mesure de les ajuster selon vos besoins et préférences. Les premières fois on part toujours trop chargées, le fameux « Et si… »

      Enfin, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les rencontres sont facilitées. Il suffit d’un arrêt dans un troquet de village pour ne pas passer inaperçue. C’est du vécu : les locaux, interloqués et amusés, engageront volontiers la conversation. Tant mieux, car vous croisez là les meilleurs guides possibles pour suggérer de bonnes adresses. Vous redoutez la solitude ? Dormir chez l’habitant ou chez des motards (grâce aux groupes facebook dédiés) vous apportera de la compagnie pour la soirée.

       



      Vous l’aurez compris, voyager seule en moto est une expérience incomparable. Vous êtes capable de vous lancer, la preuve avec la méthode « pas à pas ». Qu’importe le cap et le nombre de kilomètres, l’essentiel consiste à lâcher prise et à se faire plaisir ! En suivant les recommandations formulées ici, vous réduisez la menace de désagréments et vous vous dépassez lors de votre escapade. Cette dernière promet de vous procurer un sentiment d’émancipation et de liberté inimaginables ! Vous en tirerez de multiples bénéfices, dont une autosatisfaction assez jubilatoire. Julie le résume très bien : « J’ai réalisé que ma vie m’appartient. Je peux choisir la route, changer d’avis, revenir en arrière, faire une pause quand j’en ai envie. »

      Des barrières vous arrêtent encore ou au contraire vous cumulez de magnifiques souvenirs en solitaire sur la route ? Partagez-les en laissant un commentaire.

      02 avril, 2023

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